Aujourd’hui, je partage le top des très bonnes séries que j’ai découvertes récemment. Pour plus de séries (pas américaines) qui valent la peine, c’est par ici.
Borgen – Série politique danoise qui met en scène l’engagement politique et la vie privée de la femme premier ministre danoise. La série a reçu le prix de la meilleure série en 2011 au Festival international des programmes audiovisuel (Fipa).
En mettant en évidence l’engagement politique des femmes en Europe (Helle Thorning-Schmidt (Danemark), Alenka Bratušek (Slovénie), Dalia Grybauskaitė (Lituanie) et Angela Merkel (Allemagne) sont les seules femmes chefs d’Etats de l’Union européenne des 28), la série nous rappelle à quel point il est beaucoup plus difficile pour les femmes que pour les hommes de concilier vie professionnelle et vie privée. A chaque épisode, la vie privée de Birgitte souffre un peu plus de son engagement et elle doit en parallèle batailler ferme pour s’affirmer dans le monde très masculin de la politique. Borgen montre aussi la proximité du milieu de la presse et de celui de la politique à travers la liaison du spin doctor de la premier ministre et d’une journaliste. Une situation qui n’est pas propre qu’au Danemark…
Diffusée en France pour la première fois en 2012, la série a connu un grand succès. La campagne électorale de 2012 a sans aucun doute grandement contribué à la réceptivité de l’audience. Borgen connaitra-t-elle un succès limité pour autant ? J’attends pour ma part avec impatience la saison 3 ! La complexité psychologique des personnages y est admirablement rendue et la série réussi le pari de remettre la politique au cœur de la vie quotidienne des citoyens. Moi qui ne m’intéressait à la politique que de loin, cette série m’en a rapproché !
Pour en lire plus sur le sujet, je vous recommande ce très bon article.
Being Erica – Erica vient de perdre son emploi, elle est en pleine phase post-rupture et est convaincue que cette situation n’est que le résultat d’une succession de mauvaises décisions qu’elle a prise. En regardant en arrière, elle pense «si seulement.. ». Sa rencontre avec un thérapeute, le Dr Tom, va changer sa vie. Parsemant subtilement son discours de citations de philosophes, le docteur donne à Erica l’occasion de voyager dans le passé et de revivre des épisodes douloureux de son existence, sources de regrets. Ces voyages dans le temps ne modifient pas le présent de notre héroïne mais, ils lui permettent d’apprendre à mieux se connaître et d’accepter qui elle a été pour mieux devenir la femme qu’elle veut être. Dans le fond, qu’est-ce d’autre qu’une thérapie ? Au fil des épisodes la relation entre le docteur et sa patiente s’intensifie, il s’y attache tout comme je me suis attachée au personnage d’Erica. Série thérapeutique, si vous cherchez du travail, peinez à aller de l’avant suite à une rupture et êtes en plus retournés vivre chez vos parents, Being Erica est aussi une excellente série canadienne qui réunit un scénario plein de subtilité, des personnages hauts en couleurs, des acteurs canons, et des superbes dialogues. A découvrir sans plus attendre !
Ce blog recense de manière exhaustive les citations de la série.
Türkisch für Anfänger (Turc pour débutant) – Série allemande qui raconte les aventures d’une famille recomposée germano-turque. La narratrice, Lena, est l’aînée de la famille. Avec beaucoup d’humour, elle nous parle des problèmes des adolescents ainsi que des clichés qu’ont les Allemands sur les Turcs et les Turcs sur les Allemands. Le choc culturel est mis en scène au sein même d’une famille. L’émancipation allemande de la mère psychothérapeute et de sa fille Lena sont confrontée au machisme turc, incarné par le personnage de Cem, demi-frère de Lena. Sa demi-sœur, très religieuse porte le voile et se montre réticente à accepter le mode de vie des allemands. Pour elle, arrêter de porter le voile serait un affront à sa mère morte et elle semble trouver dans la religion un grand réconfort. Cependant, la cohabitation avec sa demi-sœur allemande va lui apporter de nouvelles perspectives. Le frère de Lena, surdoué et sympathique est peu présent dans la série. Son beau-père turc est officier de police, il a toujours le cœur sur la main. Tous ces personnages parfois certes un peu stéréotypés ne manquent jamais d’humour. Tout le monde en prend pour son grade et on passe un très bon moment !
La Gifle – Pour conclure, je vous signale la diffusion prochaine en septembre sur Arte de la série australienne La Gifle. Si je n’avais pas lu cette année le roman de Christos Tsiolkas qui a inspiré cette série, cette nouvelle ne m’aurait sans doute pas interpellé. Mais je m’en réjouis ! Dans ce roman, une communauté de grecs installés en Australie voit son existence bouleversée suite à un barbecue : un homme gifle un enfant qui n’est pas le sien. Suite à cet épisode, chaque chapitre du livre s’attarde sur un des personnages présents. Les portraits psychologiques sont abordés avec beaucoup de justesse et de finesse. Pas de caricatures. Et si je me fie à cette critique, la série a su se montrer à la hauteur du roman. J’ai hâte !