Suite à la lecture de « Pas si fous ces français » (titre original: Sixty Million Frenchmen Can’t Be Wrong) écrit par Jean-Benoît Nadeau & Julie Barlowen en 2003, le chapitre 12 intitulé Le complexe de la langue retient particulièrement mon attention. Le livre a été écrit par un couple de journalistes canadiens et québecuois qui ont consacré quatre ans de leur vie à essayé de comprendre les Français. Dans ce livre à la fois drôle et sérieux nos réflexes culturels sont décortiqués et font sourire tout en donnant à réfléchir. A l’étranger dans différents pays européens, j’ai été confronté à ce « complexe » de la langue.
Le propos tenu par les auteurs est que les français font de leur langue une oeuvre d’art protégée par des règles très strictes fixées par l’Académie française alors que les Nords-américain perçoivent leur langues comme un outil de communication. Les français auraient une approche très perfectionniste dans l’appréhension de leur propre langue et ne reconnaîtraient pas pouvoir parler une langue étrangère tant qu’ils ne la maîtrisent pas parfaitement. Ce complexe de la langue serait aussi une des raisons pour lesquelles les langues régionales disparaissent de plus en plus en France. Les parents n’apprendraient plus le basque, le breton ou l’occitan à leurs enfants par peur que « leur français en souffre » et par conséquent leur intégration dans la société.
Je m’interroge donc: dans un monde de plus en plus globalisé, quel est l’avenir réservé aux langues? Aux cultures régionales? N’est-on pas deux fois plus riches quand on peut parler deux langues? Le dialecte de sa région et la langue de son pays? Si on connait la langue du pays voisin, notre esprit n’en est-il pas davantage ouvert? Doit-on renier ses origines bretonnes pour être un vrai français? Je pose la question. En Autriche, qui est un état fédéral composé de 9 états, chaque Etat à son dialecte propre. Mes anciennes collègues autrichiennes sont bilingues depuis toute petites: elle parle l’allemand et leur dialecte. Est-ce que ça les empêche de s’intégrer dans la société?