Avis au non-germanophone, « Moin, Moin » ne se prononce pas « mouin, mouin » mais « moïn, moïn » et c’est comme ça qu’on se salue ici, en Allemagne du nord. Une autre variante très appréciée plus largement répandue en Allemagne est le fameux « Na » (en laissant traîner le « a ») qui permet de saluer son interlocuteur de manière brève et informelle. Bref, tout ça pour dire, que cette année je m’ « hambourgeoise » de nouveau. Après avoir réélu domicile à Hambourg au début de l’année, retour sur deux mois de (ré)intégration.
Ce qui n’a pas changé: La météo fidèle à son habitude garantit flocons, vents et ciel riche en nuances de gris mais je n’y prête plus attention. Ici on sait s’habiller et on est parés à toute éventualité. Pour en savoir plus sur le sujet, je vous invite à parcourir la partie 5 de cet article « Dress seriously » où vous apprendrez comment devenir « allemand » en quelques leçons.
Ce qui m’a surpris: Les rencontres avec les autochtones se sont jusqu’à présent avérés plus compliquées que je ne l’attendais. Ayant déjà vécu un an dans la ville, je pensais que ce serait un avantage mais faire la connaissance d’allemands du nord, souvent réservés au premier abord, implique de faire preuve de patience. Il faut dans un premier temps survivre aux clichés classiques: « Est-ce que tu manges des cuisses de grenouille? » « Tu habites à combien de kilomètres de la Tour Eiffel? » « Tu es française? Tu dois bien t’y connaître en vin alors! » « Et en fromage? » Je me suis retenue de leur demander s’ils se faisaient des intraveineuses de bière et dansaient tous en culottes de cuir pour célébrer les grandes occasions mais cela me brûlait la langue. D’autres, plus originaux, m’ont laissé davantage perplexe: « Vous faites du ski en France? » « Vous avez des émissions de télé réalité? » Ceci dit, une fois surmonté ce premier obstacle, la conversation prend un tour plus convivial.
Grande adepte de la collocation, depuis des années, j’ai de nouveau opté pour cette solution d’hébergement avec des locaux, pensant que cela faciliterait mon intégration. Malheureusement mes colocataires du premier mois étaient davantage motivés par l’idée de pouvoir financer un frigo avec mon loyer que par l’idée de faire vraiment connaissance. Ma deuxième expérience ne s’avère jusqu’à présent pas plus concluante car ma colocataire est très prise par son quotidien et nous ne trouvons le temps que pour nous entretenir du loyer, du ménage et du tri sélectif mais je garde bon espoir que cela évolue.
Comment interagir au travail… J’avais jusqu’à présent à l’étranger fait l’expérience du travail au sein d’équipe internationale. Chacun conscient de l’importance des différences culturelles, se comportait en conséquence. Aujourd’hui, seule étrangère dans une équipe allemande, la donne est différente car mes collègues ne pensent pas forcément à parler moins vite quand ils abordent des notions compliquées ou à contextualiser des blagues qui les font mourir de rire alors que moi, me laissent de marbre.
Ce qui m’a cependant réjouis: Grâce aux nombreux sites communautaires (couchsurfing, meetup, groops) il est facile de rencontrer des gens ayant des centres d’intérêts communs et d’élargir rapidement son cercle de connaissance. Merci internet!