Azulejos portugais

Cet été j’ai découvert la région du nord du Portugal pour mon plus grand plaisir. En déambulant dans les rues de Porto, Braga et Régua j’ai pu admirer à chaque coin de rue des façades recouvertes d’azulejos aux motifs aussi colorées que variés. L’engouement pour ces petits carreaux de faïence est tel au Portugal qu’ils méritaient bien que je leur consacre un article pour partager avec vous des photos ainsi que quelques mots sur leur histoire. Le mot azulejo dérive de l’arabe « al zulaycha » et signifie petite pierre polie. Ces petites pierres polies étaient censées imiter les mosaïques gréco-romaines mais dans un souci d’économie on remplaça le marbre par des carreaux de faïence émaillés et peints à la main.

Un peu d’histoire

  • 12e siècle : Les Maures importent les Azulejos dans la péninsule ibérique lors de l’occupation. Les Azulejos se développent d’abord en Espagne, avant d’être adoptés par les Italiens, et d’être exportés vers les Flandres.
  • 1503 : Suite à une visite du roi Manuel I à Séville, les azulejos sont introduits au Portugal.
  • 17e siècle : l’Azulejo de couleurs bleu et blanc fait son apparition. Cet Azulejo qui est aujourd’hui considéré comme l’azulejo typique du Portugal a en réalité vu le jour dans les ateliers de Delf aux Pays-Bas et les couleurs s’inspirent de la porcelaine chinoise.
  • 1755 : Suite au tremblement de terre, il faut reconstruire Lisbonne et décorer les nouveaux édifices d’azulejos. Le pays subit beaucoup de reconstructions et l’artisanat fait alors place à l’industrialisation.
  • 1767 : Le roi José Ier crée la manufacture Real Fábrica do Rato. Les motifs des azulejos s’inspirent alors du style Art Nouveau, sont plus modernes et polychromes.
  • 20e siècle : L’azulejeria est considérée comme un art vivant. Depuis les années 50, des murs d’azulejos contemporains décorent les sous-terrains du métro de Lisbonne.

Ces carreaux sont ornés de motifs géométriques ou de représentations figuratives. On les assemble pour créer des panneaux muraux ou des fresques, représentant parfois des figures religieuses, des scènes mythologiques, des tableaux imaginaires ou tout simplement la vie quotidienne. Aujourd’hui ils servent même à la signalisation, pour indiquer le nom des rues.
En plus de leur fonction décorative, ces petits carreaux sont aussi pratiques puisqu’ils sont faciles à entretenir, durables, et qu’ils protègent les habitations contre la chaleur en été et contre l’humidité en hiver. À l’époque où l’on s’éclairait aux lampes à huile et aux bougies, les azulejos étaient également utilisés comme éclairage: la glaçure des faïences reflète la lumière et permet d’éclairer une salle entière à l’aide d’une seule bougie.

Les fresques ci-dessus retracent les différentes étapes de la production du Porto de la préparation de la vigne jusqu’à la commercialisation en passant par les vendanges et la mise en bouteille. Ces azulejos se trouvent dans une rue de Peso da Régua, ville qui abrite entre autre le musée du Douro où vous pouvez tout apprendre sur l’histoire du Porto.

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Virée romantique à Heidelberg

Célèbre pour son château et son Vieux pont, la ville de Heidelberg est connue comme une des destinations les plus romantiques. Sa réputation est en partie dûe à sa situation exceptionnelle entre le Neckar et le massif de moyenne montagne du Odenwald. Il suffit de regarder une carte pour s’en étonner : une ville plantée au milieu des bois au-dessus de l’eau ! Heidelberg est aussi une ville universitaire qui abrite la plus ancienne université d’Allemagne construite en 1386 et accueille chaque année près de 300 000 étudiants. Les compétences principales sont celles du domaine des sciences de la vie.

Le fameux château qui domine le Neckar de 70 mètres a connu une histoire mouvementée durant ses 700 ans d’existence. Construit vers 1300, il fut le lieu de résidences des princes électeurs palatins de la lignée des Witteslbach pendant cinq siècles. Sa situation exceptionnelle et son architecture lui doivent d’être aujourd’hui un des monuments d’architecture les plus connus dans le monde. On parle de château, mais ce sont surtout des ruines exceptionnelles que vous pouvez admirer. Depuis le 19e siècle, les ruines sont l’une des plus célèbres curiosités d’Europe.

L’ascension aux ruines commence dans la vieille ville et est récompensée à l’arrivée par une vue imprenable sur le Neckar, les ruelles étroites et les toits pittoresques. Profitez de votre visite pour parcourir le jardin de plaisance qui devait représenter le paradis terrestre créé par la main de l’homme. Le Hortus Palatinus fut longtemps considéré comme la huitième merveille du monde.

Les ponts qui ont précédés le pont actuel étaient en bois et furent constamment détruits par les guerres et les inondations. C’est pourquoi, le prince-électeur Charles Théodore fit construire un pont de pierre en 1786-1788. Du côté de la ville, la porte du pont médiévale est restée intacte. Elle faisait autrefois partie des anciens remparts de la ville. Détruit pour la dernière fois en 1945, le pont pu être reconstruit grâce à une collecte.

Pour finir, pourquoi ne pas prendre un peu de hauteur pour randonner en profitant du magnifique panorama au-dessus de la vallée du Neckar ? Si le sentier des philosophes est le sentier de randonnée le plus célèbre, les environs offrent de nombreuses autre possibilités pour les amateurs de marche à pied. Les itinéraires très bien balisés partent du centre de la vieille-ville et vous font passer sur des sentiers où les aménagements à l’attention des promeneurs ne manquent pas de confort (voir les photos ci-dessus).

Pour lire plus d’informations en français sur Heidelberg, je vous invite à vous rendre sur le site de l‘office de tourisme de l’Allemagne et sur celui de la région du Bade-Wurtemberg.

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Elbe à vélo : Hamburg-Cuxhaven (112 km)

Vous êtes tenté par une piste cyclable le long d’un fleuve qui vous mène jusqu’à l’embouchure de la Mer du Nord et dont le point de départ se trouve au centre d’une grande ville ? Alors cet itinéraire de Hambourg jusqu’à Cuxhaven est pour vous !

Depuis le centre de Hambourg vous pouvez vous rendre jusqu’à Landungsbrücken pour rejoindre la rive sud de l’Elbe à bord d’un ferry. Débarquez à Finkenwerder et rejoignez la piste cyclable. Profitez d’un dernier regard sur la rive nord pour contempler la plage de Övelgönne (ci-dessus à gauche) avant de prendre la direction de Jork. L’itinéraire vous fera passer sur la digue, vous permettant de garder un œil sur le fleuve d’un côté tout en admirant la campagne de l’autre côté. À l’entrée de Jork, ce joli café-restaurant aménagé dans un ancien moulin vous invite à savourer un café sur sa terrasse en profitant de la vue sur les arbres fruitiers. C’est en effet près de 16 millions d’arbres fruitiers qui s’étendent sur plus de 12 kilomètres entre la ville de Stade et Hambourg, formant ainsi le plus grand verger fermé du Altes Land. Les cerisiers, les pruniers et les baies côtoient les pommiers depuis plus de 600 ans.

Nous avons choisi Stade pour notre première halte où e grenier à blé de la garnison suédoise abrite aujourd’hui le musée d’histoire régionale. Le port date du 13e siècle et est entouré de façades à colombages dont la plupart date du 17e siècle. La vieille ville a été très bien restaurée et les ruelles moyenâgeuses invitent à la flânerie.

Profitez de la tranquilité des rives du fleuve pour une halte près de ponts originaux

Si l’itinéraire n’est pas si plat qu’on pourrait le penser puisqu’il vous faudra monter et redescendre de la digue à plusieurs reprises, la majorité de la balade passe par des pistes cyclables directement au bord de l’eau comme vous pouvez le voir sur la photo ci-dessus à droite. Vous passerez aussi à l’abri du vent protégé par la digue et en jetant un œil sur le côté vous verrez parfois les vaches continuer à brouter sans s’émouvoir des rafales de vent. L’alternance entre le sommet de la digue ou le passage dans le fossé permet de varier les points de vue avant que l’Elbe ne rejoignent la Mer du Nord en une embouchure de 15km de large à Cuxhaven.

En approchant de l’embouchure, les phares se font de plus en plus nombreux le long du chemin. Enfin, les phares Balje apparaissent (photos ci-dessus).

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Goslar : une escapade moyenâgeuse

Je vous propose aujourd’hui de découvrir la ville de Goslar, située à 3h de train de Hambourg et dont le centre-ville a été inscrit depuis 1992 au patrimoine de l’UNESCO. Cette jolie ville saura vous séduire avec ses ruelles pittoresques aux façades à colombages, ses places où se côtoient des architectures de différentes époques, ses boutiques et ses cafés. Une destination à recommander pour flâner, se détendre et faire un peu de tourisme.

Les mines et le système de gestion hydraulique minier du Haut-Harz

La ville fut fondée au Xe siècle après la découverte d’argent dans les mines proches du Rammelsberg. La proximité des mines a permis à Goslar de tenir une place importante dans la Ligue hanséatique et de prospérer jusqu’au 16e siècle. Les mines sont d’ailleurs restées en activité jusqu’en 1988. Au service de cette exploitation minière s’est développé un système de gestion hydraulique minier au sud des mines de Rammelsberg et de la ville de Goslar.  Ce système hydraulique consiste en un grand nombre de retenues d’eau artificielles et de fossés, des drains et des puits souterrains. Sa complexité témoigne d’une grande maîtrise de l’hydraulique depuis près de 800 ans. Il s’agit d’un des plus grands complexes miniers et métallurgiques pour les métaux non-ferreux en Europe.

Les mines de Rammelsberg, le système hydraulique du Haut-Harz font également partie du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1992.

Cette petite ville de 40 000 habitants fut jadis la résidence des rois et empereurs germaniques jusqu’en 1253 et un centre de la religion chrétienne. La vielle ville avec ses demeures à colombage vous fait voyager immédiatement au Moyen-Âge.

Kaiserworth

La maison de la guilde des drapiers (ci-dessus) se trouve sur la place du marché depuis 1484. L’édifice fut construit alors que la construction de la mairie n’était pas encore achevée afin de montrer aux citoyens la richesse et l’influence de la corporation. Aujourd’hui le bâtiment abrite un hôtel et un restaurant.

Le Kaiserpflaz ou Palais impérial

Sur la photo du milieu, ci-dessus, vous pouvez voir la facade du palais impérial de Goslar. Il s’agit d’un complexe hisotrique de bâtiments qui rassemblait en plus du palais impérial, l’ancienne fondation Saint-Simon et Saint-Jude, la chapelle du palais Saint-Ulrich et l’église Notre-Dame. Le bâtiment fut construit au XIe siècle, de 1005 à 1015, et devint une résidence pour les empereurs, en particulier pour Henri III. La salle impériale est décorée de peintures historiques évoquant Goslar. Signalons au passage que c’est à Goslar qu’eut lieu la première assemblée impériale en 1009.

Plus d’info sur le site de la ville

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Ljubljana Graffiti Tour

Pour découvrir Ljubljana de manière insolite, l’association Ljubljana Alternative Tours vous propose des visites atypiques en anglais. À l’origine de cette association : un projet qui a démarré de manière informelle sous la forme de visites guidées des graffitis et des œuvres de street-art couvrant les murs de la ville. Depuis 2017, d’autres tours sont venus s’ajouter au « Ljubljana Graffiti Tour » : le « Ljubljana Feminist Tour » et le « Ljubljana Alternative tour – Extended ». Le Graffiti Tour permet de découvrir la scène alternative ljubljanaise et sa culture urbaine et de s’aventurer dans des recoins de la ville éloignés des images de cartes postales. Encore gratuit en juillet 2016, le Graffiti Tour est maintenant payant (28€) mais l’organisation propose un nouveau free tour baptisé le « Ljubljana Alternative Tour  Free».

Novice en graffiti, j’ai particulièrement apprécié la dimension pédagogique du tour. La visite commence par la définition des termes clés que je vais tenter de rappeler plus bas. Le terme graffiti désigne une inscription ou un dessin griffonné par des passants sur un mur. Cette forme d’expression existait déjà dans l’Antiquité et représentait des inscriptions ou dessins, de caractère souvent satirique ou caricatural, tracés sur des objets ou des monuments. Selon Tania Cruz, auteure d’un article en espagnol sur les origines du graffiti mexicain et de la culture jeune, le graffiti « est une forme de communication parce qu’à travers un jargon et des symboles linguistiques spécifiques, [il] permet d’interagir socialement avec:
1) l’espace urbain;
2) la communauté des grapheurs;
3) la communauté en général.»
Signalons au passage que dans l’art italien, le mot « graffiti » renvoie à une technique traditionnelle de gravure dans la fine couche de plâtre d’un mur.

On distingue les graffitis du street-art.

Graffitis

Les représentations de graffitis les plus courantes sont les suivantes :
– le tag : inscription d’une seule teinte représentant un simple dessin du nom d’un artiste graffiti
– le flop (ou throw-up) : grand dessin de lettres pourvues d’un volume et de contours
– le graff (ou fresque, ou burning, et en français brûlure ou piece): une inscription sophistiquée dont les lettres sont en couleur et parfois représentées en 3 dimensions
– le chrome (couleur argentée) : graffiti réalisé en noir et chrome

Street-art (appelé aussi parfois post-graffiti)

On parle ici de tout média permettant une représentation dans l’espace urbain tel que :
– Les affiches
– Les stickers
– Les peintures
– Les installations
– Les pochoirs

L’exposition des graffitis sur des supports urbains les rend accessibles à tous et en fait des œuvres en permanente évolution. Notre guide nous explique que les artistes surveillent en sans cesse l’évolution de leurs œuvres pour les protéger d’éventuelles censures. Certains veillent aussi au contenu des messages à dimension politique et modifient régulièrement les messages qui ont une connotation raciste ou homophobe pour les transformer en des propos tolérants et pacifiques.
Pour en savoir plus sur le street art et les graffiti, je vous invite à consulter cet article.

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