Lagos

Depuis Lisbonne, il faut compter environ quatre heures de train (avec un changement à Tunes) pour rejoindre la ville de Lagos, située sur la côte sud, en Algarve. Lagos, dont le nom siginifie « Les Lacs » existait déjà il y a plus de 2000 ans. Lorsqu’elle fut colonisée par les Romains, la ville dépendit de la province romaine de Lusitanie. Au 7e siècle, les Maures conquirent la région qu’il baptisèrent al-Gharb, ce qui signifie à l’ouest en arabe et a donné le nom actuel d’Algarve à la région. En 1249, le roi Alphonse III de Portugal reconquit l’Algarve. Au 15e siècle, Henri le Navigateur vécut à Lagos où il planifia les campagnes contre le Maroc et les côtes orientales de l’Afrique. C’est aussi à Lagos que les premiers esclaves africains furent ramenés en Europe comme le rappelle un espace un espace muséologique situé sur la place où ont été vendus les esclaves d’Afrique dès 1444.
Ponta da Piedade (la Pointe de la Pitié)

Le cap de Ponta da Piedade, au sud de Lagos, est une succession de falaises érodées où des arches, des grottes et des cavernes sculptées par la mer se laisse photographier pour le plus grand plaisir du visiteur émerveillé. Il est possible de profiter d’un tour en bateau pour visiter les grottes. A pied, depuis le centre de Lagos, nous avons mis quatre heures pour faire l’aller-retour en prenant le temps de faire des photos et en descendant régulièrement sur les plages situées sur notre chemin. C’est magnifique !
Cabo de São Vicente (Cap Saint-Vincent) et la Côte Vincentine

Le phare sur la photo ci-dessus domine une falaise de 80 mètres à la pointe sud-ouest de l’Europe. Il y a ici un petit air de fin du monde, la région est d’ailleurs surnommée « Finistère ». Pour nous y rendre depuis Lagos, nous avons pris le bus jusqu’à Sagres (environ 40 kilomètres, il faut compter une heure de trajet). À Sagres, nous sommes descendus à l’arrêt en face de l’office de tourisme pour prendre un autre bus avec pour terminus le cap (6 kilomètres, l’affaire de quelques minutes). Une fois au cap, nous avons choisi de retourner à Sagres à pied, en longeant la côte Atlantique pendant un moment. Nous avons suivi les balises bleues et vertes qui tracent le trilho dos pescadores (sentier des pêcheurs), ce chemin longe la côte de l’Alentejo sur 115 km. Le sentier côtier est toujours à proximité de la mer et suit les chemins empruntés par les locaux pour accéder aux plages et aux lieux de pêche. Prévoyez de bonnes chaussures car le chemin est sablonneux et caillouteux. Très stimulant pour la voûte plantaire ! Le vent vous fouette le visage et vos yeux sont comblés par le spectacle incessant que la nature vous offre. Depuis le Cap Saint-Vincent, un autre sentier de randonnée, la Rota Vicentina (route vincentine), permet de se rendre à Santiago do Cacem (un point de départ vers Saint Jacques de Compostelle. La Rota Vicentina est balisée sur 230 kilomètres et traverse le Parc naturel régional du sud-ouest Alentejo et Côte Vicentine.
Faro

Comme nous avions prévus de repartir d’Algarve depuis l’aéroport de Faro, nous en avons profité pour partir à la découverte de cette belle ville historique. Dans la vielle ville, encerclée par une ancienne muraille, vous pourrez admirer une cathédrale gothique, un palais épiscopal et des ruelles pavées. L’office de tourisme qui propose trois fois par jour un récital de guitare portugaise se situe aussi dans ce centre historique. Je vous recommande ce récital d’une durée de 30 minutes au cours desquelles, un musicien vous explique non sans humour la différence entre le fado classique (plutôt populaire) et le fado de Coimbra (plus élitiste), vous présente les grands noms du fado, les techniques de fabrication d’une guitarre portugaise, etc. Un conseil, rendez y vous un peu en avance pour avoir le temps de visiter le bâtiment. La vue depuis la terrasse sur le toit, ainsi que les nids de cigogne méritent le détour.
Au sud de Faro, le Parque Natural da Ria Formosa abrite des oiseaux migrateurs dans une succession de lagunes d’eau salée. Le paysage de la lagune varie selon la marée et le vent et les cigognes s’y sentent bien. Nous avons eu la chance de faire un petit tour à travers les canaux du parc naturel en bateau électrique à l’heure du coucher du soleil. Avec ses quatre panneaux solaires, le bateau avait un rythme de croisière très calme et son absence de bruit n’effrayant pas les oiseaux, il nous était relativement facile de les observer. Notre guide avait à bord les photos de tous les oiseaux vivant dans le parc avec leur nom en cinq langues. Impressionnant !
Silves

Depuis Lagos, il y a des trains directs pour Silves. Cette ville historique était autrefois la capitale de l’Algarve. Le fleuve l’Arade qui coule à Silves a été utilisé du 9e au 12e siècle par des navires pour naviguer jusqu’en Afrique du Nord. D’ailleurs, le pont romain qui enjambe le fleuve est classé monument d’intérêt public depuis 2011. Le château de Silves est une forteresse Maure construite entre le 8e et le 10e siècle et restauré en 1835. Il est possible de parcourir le chemin de ronde dans son intégralité et de profiter d’une vue panoramique extraordinaire sur la nature alentour. La grande citerne de la forteresse est toujours utilisée par la ville.
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